La loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle au Sénégal sera soumise à l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année 2016.

La loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle au Sénégal sera soumise à l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année 2016.

La loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle sera soumise à l’Assemblée nationale sénégalaise d’ici la fin de l’année 2016. C’est  l’assurance donnée par le Dr Ibrahima SECK, Conseiller technique N° 1 du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui présidait, au nom du Pr Awa Marie COLL SECK, la cérémonie officielle organisée dans le cadre de la célébration de la Journée Africaine de la Médecine traditionnelle, le 31 août 2016 à Dakar.

Le Conseiller technique N°1 avait, auparavant, rappelé quelques-unes des étapes majeures franchies par le Sénégal dans la promotion de la médecine traditionnelle. Il s’agit de l’érection, en 2012, du Bureau de la médecine traditionnelle en Division, de l’organisation de l’atelier de validation des textes relatifs aux plantes médicinales, de la mise en place du Comité technique de la Pharmacopée traditionnelle chargé  de l’évaluation technique des dossiers de demande d’autorisation de mise sur le marché, de l’introduction de modules d’enseignement à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie, en 2015, de l’élaboration en cours du document de Politique nationale de la médecine traditionnelle. Autant de décisions et initiatives qui témoignent, selon le Dr Ibrahima SECK, de la volonté politique des Autorités nationales.

Pour autant, les procédures actuelles d’enregistrement des spécialités pharmaceutiques ne prennent pas en compte les réalités des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle, même si 17 plantes médicinales ont été sélectionnées. Toutefois, des études approfondies  sur l’efficacité et l’innocuité devraient être réalisées de même que leur mise sous la forme pharmaceutique appropriée. Fort heureusement, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a donné des instructions pour la poursuite du processus en vue de l’autorisation des médicaments traditionnels améliorés dans les meilleurs délais. L’annonce a été faite par la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) au cours de la présentation intitulée « La pharmacopée traditionnelle au Sénégal » qu’elle a partagée avec l’assistance. 

Dans son intervention, le Président de la Fédération Sénégalaise des Praticiens de la Médecine traditionnelle, Mr Abdoulaye NDAO, s’est réjoui de la mise en place du Comité technique et de la Commission nationale pour l’enregistrement  des plantes qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité. Cependant, il a déploré le manque de moyens  auquel  ses collègues sont confrontés pour développer et produire en grande quantité des médicaments à base de plantes. 

Les autres préoccupations soulevées par les tradipraticiens concernent la réouverture des centres d’expérimentation clinique des plantes médicinales, leur implication dans  l’enseignement des modules sur la médecine traditionnelle à l’Université et une meilleure protection des savoirs traditionnels et des espèces végétales menacées de disparition.

Le Dr Khady SECK, Responsable de la Cellule Santé communautaire du ministère de la  Santé et de l’Action sociale a, quant à elle, apprécié positivement l’expérience de la collaboration fructueuse entre les professionnels de la santé et les tradipraticiens dans l’amélioration de la couverture vaccinale, de l’augmentation des taux de consultations prénatales et dans l’orientation des patients vers les structures de santé.

Après avoir rappelé les objectifs de la Journée africaine de la Médecine traditionnelle et la place importante que celle-ci occupe dans la satisfaction des besoins de santé de millions de personnes dont elle reste la principale voire l’unique source de soins de santé, le Représentant de l’OMS, Dr Deo NSHIMIRIMANA, a salué  la décision des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine de renforcer la promotion de  la médecine traditionnelle en lui dédiant une journée spéciale chaque année. Dans le même élan, des organisations internationales et entités économiques régionales comme la BAD, l’Union africaine, des Agences du système des Nations Unies, l’ACDI et la Banque mondiale ont souligné l’importance de la médecine traditionnelle pour le développement de l’Afrique.

En 2007, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mis sur pied un Programme de médecine traditionnelle au niveau de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS). En collaboration avec l’OMS, l’OOAS a élaboré, en 2012, le document intitulé Pharmacopée des plantes médicinales de la CEDEAO.

Cependant, les pays de la Région africaine restent confrontés au défi de la réglementation des produits issus de la pharmacopée  traditionnelle. C’est pour aider les  Etats à relever ce défi que l’OMS leur a proposé  d’adopter la Stratégie  sur la réglementation des produits médicaux dans la région africaine, 2016-2025, lors de la 66e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique qui s’est tenue en fin août 2016 en Ethiopie. Dans cette stratégie les pays s’engagent  à établir le programme de renforcement des systèmes de réglementation des produits médicaux dans les pays, à l’évaluer, à assurer la disponibilité de ressources humaines, financières et techniques pour mener à bien les activités des Autorités nationales de réglementation et à prévoir des fonds suffisants dans le budget national de la santé pour les activités de réglementation des produits médicaux. Les États Membres doivent aussi renforcer les systèmes de pharmacovigilance pour surveiller les effets indésirables des produits issus de la pharmacopée traditionnelle.

La recherche  a également un rôle fondamental pour la  validation scientifique des plantes médicinales, garantir l’efficacité et l’innocuité des médicaments traditionnels améliorés.

_________________________________________

Pour plus d'informations, prière de contacter:

Directeur de publication : Dr Deo NSHIMIRIMANA, Représentant Résident de l’OMS

Coordonnateur : Khalifa MBENGUE, HPR, Tél : 221 869 59 44, P : 221 77 54583 81, E-mail :  mbenguek@.who.int 


Ci-dessous:

01. Le Conseiller  technique N° 1 du MSAS

02. Le Directeur de la Pharmacie et du Médicament et le Représentant de l’OMS

03. Le Président de la Fédération Sénégalaise des Praticiens de la Médecine traditionnelle

Cliquez sur l'image pour l'agrandir